D'autant que je m'en souvienne, j'avais environ six ans lorsque je sentis pour la première fois de façon poignante 1'Esprit de Dieu. J'étais occupé à jouer avec deux de mes soeurs. Nous avions été élevés selon 1'enseignement catholique et nous avions construit un petit autel sur lequel nous commençâmes à simuler la célébration de la messe. J'arrivai alors au moment de la messe où le prêtre élevé l'hostie. Alors que j'élevai cette prétendue hostie et que je levai les yeux vers Dieu, je sentis immédiatement la réprimande de Dieu envers mon être. Ceci me surprit et m'effraya beaucoup. Cela mit fin à notre messe et m'amena à considérer pourquoi cela m'était arrivé. Je pensai alors que j'avais peut-être commis un sacrilège. Mais peu importe mes conclusions d'alors, j'ai, grâce à cette expérience, compris deux choses ce jour-1à: Dieu était réel et I1 n'était pas heureux de ma messe.
L'événement le plus important dans la vie d'un enfant de religion catholique est sans aucun doute sa première communion. Avant cet événement, 1'enfant doit se confesser pour la première fois devant un prêtre. Peu de temps avant cette confession, j'ai succombé à une tentation commune à la jeunesse. Cela m'est arrivé d'une manière très particulière. Le problème d'un péché particulier me fut présenté d'une façon si mystérieuse qu'il ne m'aurait pas été possible de 1'avoir conçu à 1'avance, étant donné mon très jeune âge et la manière dont j'avais été élevé . (Cet incident me persuade de la réalité de Satan et plus particulièrement de ses ruses).
Je ne savais pas que cet acte était vraiment coupable. Cependant, le fait d'avoir succombé à cette tentation m'amena à douter profondément de la pureté de mon être au cours de cette journée marquante de ma première communion. Bien qu'habillé tout en blanc, je me sentais impur au fond de mon être. Et ce sentiment d'impureté me poursuivit durant toute ma jeunesse parce que je continuais à céder à cette tentation. Enfin, mon confesseur me confirma qu'il existait effectivement une bonne raison à ce sentiment de culpabilité, puisque j'étais coupable.
Des lors, un combat intérieur ravagea mon âme. La religion catholique inculque aux hommes un sentiment de culpabilité envers le péché mais elle ne leur à jamais offert la possibilité ou 1'espoir de se voir délivré du péché. Selon cette Eglise, on doit toujours confesser le péché. Imaginer que je puisse être toujours esclave de la luxure et que je ne réussisse jamais complétement à vaincre le péché me troublait si profondément que je me souviens encore d'avoir visite des presbytères et d'avoir, tout en larmes, parlé avec des prêtres, au cours d'une certaine nuit, alors que je cherchais du secours. Mais étant donné 1'inaptitude de ces guides, on ne put m'offrir pour toute assistance que 1'acte du prêtre. Par la suite, je continuai donc à vivre sans espérance.
Alors que j'arrivai à 1'âge de 1'adolescence, je commençai de plus en plus à me demander quelle était ma raison d'être. Ne connaissant pas Dieu, je ne trouvais aucune solution. De quoi s'agissait-il? Ces deux expériences que je connus au cours de mon enfance s'évanouissaient de mes pensées. Mon expérience catholique n'était qu'un embrouillement de credos. Je voulais connaître la vraie réponse à la vie. Quel était le véritable but de mon existence? Est-ce que Dieu existait vraiment? Je me souviens encore d'avoir levé les yeux au ciel et de m'être demandé où finissait 1'espace. Le concept de 1'infini pénétra mes pensées et m'inspira un sentiment de respect, mélé de crainte. Quelle est la signification de cette existence? Je brûlais de connaître la réponse à cette question. Pourtant, je n'avais aucun espoir d'y parvenir.
Malgré tout, le désir de savoir continuait à croître au fond de moi. Ce désir atteint son point culminant une nuit, alors que j'avais dix-sept ans. Seul dans ma chambre, je tombai à genoux, tout en larmes, priant Dieu de me donner la sagesse. Or à cette époque de ma jeunesse, je pensais qu'il devait exister, quelque part sur la terre, des sages qui étaient emplis de savoir et qui par la-même connaissaient le repos et la paix dans leur âme. Qui sont-ils? Où sont-ils? Je ne savais pas. Mais je pensais que le secret du bonheur résidait dans la sagesse. Ainsi, je commençai à effectuer des recherches sur la philosophie. Je commençai par lire tous les philosophes majeurs et je prêtais une attention plus particulière à ce qu'ils disaient sur Dieu. Cela ne m'amena qu'a rencontrer d'autres guides aveugles. Car il me semblait que les meilleurs idées que les philosophes pouvaient trouver ne seraient pas suffisantes, lorsqu'on les mettrait à l'épreuve. Ils ne répondaient pas du tout aux désirs de mon coeur affamé.
Vers 1'âge de 20 ans, 1es passions de la jeunesse ayant gagné de l'avance sur moi et ma recherche pour la sagesse étant frustrée, je commençais à suivre le même chemin que la plupart de mes amis autour de moi, m'abandonnant aux péchés. A quoi bon chercher à vaincre les péchés? On ne peut pas les vaincre. A quoi bon rechercher des solutions aux problèmes de la vie? Il n'en existe aucune. Mangeons, buvons, et réjouissons-nous donc, car demain nous mourrons. Néanmoins, à cette époque-là, cette vieille et harcelante culpabilité me preserva des péchés les plus grossiers. A cette époque de ma vie, mon catholicisme et par conséquent toute tentative vers la religiosité s'esquivaient rapidement. S'il n'y avait pas eu cet événement bouleversant dans ma vie, j'aurais sans doute moi-même succombé de tout coeur à la vie de débauche. Cet événement fut la mort soudaine de ma mère.
En dépit du fait que nous nous éloignions de plus en plus 1'un de 1'autre, j'étais, dans mon âme, toujours très profondément attache à ma mère et je 1'aimais sincèrement. C'est le 26 decembre 1966, en rentrant à la maison à quatre heures du matin après une nuit de débauche que je me rendis compte de ce fait. Quand j'ouvris la porte de notre maison, je trouvai le corps de ma mère, gisant de l'autre coté du battant. Elle souffrait d'une coronaire massive et était tombée à la renverse, et sa tête avait heurté un appareil de chauffage en fonte disposé près de la porte. En voyant son corps étendu par terre, sa tête gisant dans une mare de sang et son visage et ses bras décolorés, je poussai un tel cri en tombant à genoux près de son corps que je réveillai tous les membres de ma famille. Mon cri s'adressait à Dieu. Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
Comme une vieille blessure entaillée par un objet tranchant, ce <<pourquoi,>> c'est-a-dire ma raison d'être, s'ouvrait encore une fois au fond de moi. Pourquoi fallait-il que ma mere mourût à cet instant-là? Pourquoi devions-nous tous mourir? Où était-elle maintenant? Je savais bien que son corps mort était près de moi et qu'il serait enterré et oublié. Mais où était 1'âme de cette femme qui avait été ma mère? Y a-t-il vraiment un ciel, un enfer, un Dieu? Prêtres, nonnes, amis, parents, personne ne pouvait me donner de réponse définitive. Et je savais bien qu'ils ne connaissaient pas les réponses à ces questions.
Mon âme ne put jamais se consoler pendant les années qui suivirent immédiatement la mort de ma mère. Je devenais une source d'ennui et de peine pour tous mes amis, car je ne cessais de leur poser des questions quant à la signification de la vie. Je devais savoir. Mais ceci était encore une voie sans issue et je n'obtins pas de réponse.
Un mouvement nouveau surgit au milieu des années soixante: le mouvement hippie, fait de toutes sortes d'amusements et de folies puériles, naquit tout à coup de cette démoniaque Californie. <<Débarrassez-vous de vos soucis et soyez libres!>> disaient-ils. Je reculais devant 1'impudente impiété et immoralité de ces gens. L'idée de prendre des drogues m'effrayait beaucoup. Mais en même temps, cela me donnait une étrange sorte d'espoir. Peut-être pourrais-je m'evader de la vie et être heureux en vivant seulement pour le moment présent. Que pouvait-il y avoir de pire que 1'etat dans lequel je me trouvais à cette époque? Peut-être pourrais-je ainsi abandonner pour toujours cette inutile recherche de la réalité et de la vérité?
Et on agita devant mes yeux cet appât tentant. Étant si affamé, j'essayai d'attraper cet appât, y mordis et y restai finalement accroché. J'étais accroché à la marijuana et à d'autres mauvais désirs et j'étais devenu dépendant psychologiquement de cette drogue qui procure un état grisé et confus. Mais comme le péché est trompeur! Ce qui me semblait si doux au palais était si amer à mon âme. Pendant les trois années et demie d'emprisonnement à cette existence insensée qui suivirent, je decouvris les nouvelles profondeurs de la depravation et de la misère.
Mais maintenant,heureux sois Dieu à jamais,maintenant commence 1'histoire de ma délivrance, une délivrance vraiment miséricordieuse.
A cette époque, je travaillais avec un parent à Marshfield dans le Massachusetts, une ville située sur la côte, au sud de Boston. Un matin, j'arrivai tôt au travail. J'étais dans mon état habituel, 1'esprit embrumé. Je fis une promenade au bord de la mer pour passer le temps en attendant mon cousin qui devait ouvrir 1'atelier. Quelque chose se produisit ce matin-là: j'avais 1'impression de subir une crise profonde et je savais que ma vie était un gâchis. I1 me semblait que j'étais à 1'embranchement de deux routes: à gauche souvrait la route vers la dependance envers l'alcool ou les drogues, sans aucun espoir; à droite s'ouvrait la voie de la réformation. Je ne sais pas exactement comment cela arriva mais un vrai désir monta en moi. Je voulais sortir de cet état fou et insensé dans lequel j'étais tombé. I1 me fallait en sortir ou y mourir.
Mais il me semblait impossible de changer d'un seul coup et de reprendre le droit chemin. C'est alors qu'un rêve de voyage commença à emerger du flot de mes pensées. L'Europe m'avait depuis très longtemps semblé attirante. Je pensais d'une certaine façon qu'il devait y avoir des gens, là-bas, qui avaient appris à vivre une vie sensée et heureuse, en raison des siècles d'expérience qu'avait amassés l'Europe. Après avoir travaillé pendant plusieurs semaines, je finis par amasser assez d'argent pour acheter un billet d'avion et pour voyager pendant quatre mois en seconde classe. Après avoir visité quatorze pays d'Europe, je pris tristement conscience du fait que la condition humaine est malheureusement la même d'un pays à 1'autre.
Alors que je parcourais 1'Irlande en autostop, je connus une expérience qui s'avéra si traumatisante que je ne 1'ai jamais oubliée. J'avais marché pendant quelque temps sous une pluie torrentielle et personne ne s'était arrété. J'avais froid, j'étais misérable et j'allais la mort dans 1'âme. J'avais la ferme impression que Dieu Lui-même était contre moi et que toute la souffrance que j'avais rencontrée au cours de ma vie émanait directement de Lui. Mon âme regorgeait d'amertume et j'élevai le poing en direction du ciel et jurai à la face de Dieu. Après avoir fait quelques pas, je fondis en larmes et suppliai Dieu de bien vouloir m'aider.
Quelque chose changea profondément dans mon coeur à ce moment-là. Je pris la décision de faire une chose que je n'avais jusqu'alors encore jamais faite. Je décidai de chercher seulement Dieu, sans prêter attention à quelque religion que ce soit. Je recommençai à prier et à chercher Dieu. J'essayai autant que possible de ne plus pécher. Lorsque je suis retourné aux États-Unis, j'ai commencé à lire la Bible et j'ai également déménagé pour vivre à la campagne avec des amis dans 1'état du Maine. Nous habitions dans une ferme, dont j'étais le copropriètaire. Nous essayâmes de vivre en communauté durant 1'été, mais je savais bien qu'il manquait quelque chose, quelque chose de divin ou de spirituel qui pourrait nous soutenir. Les humains, étant ce qu'ils sont, ne pourront simplement jamais créer 1'utopie.
Malgré quelques problèmes, nous passâmes 1'été ensemble. Pourtant, un fait exceptionnel se produisit à cette époque-là. L'une de nos amies était partie en Californie et soidisant obtint <<le salut.>> Ce terme de salut était pour moi un nouveau concept. Je pensais: <<Sauvé, sauvé de quoi?>> Que signifiait ceci, être sauvé? Cette amie commença alors à nous envoyer des lettres remplies de couplets bibliques et d'exitation. Mais, comme j'examinais ses lettres et ses livrets, je vis clairement qu'elle n'avait pas vraiment changé. Ses écrits reflétaient son ancienne mentalité d'hippie, avec pour seule différence cette nouvelle banière qui flottait au vent, avec le nom de Jésus imprimé dessus.
Une irrévérance fondamentale se reflétait au travers de cette atmosphère, ce qui me permit de comprendre que tout ceci n'avait rien d'authentique. Je savais, au plus profond de mon âme que servir Dieu, le Dieu réel et vivant, Créateur de 1'univers, devait signifier plus que cela. Et je savais également qu'avoir rencontré Dieu devait avoir un effet plus fort sur un être mortel que celui qui avait touché mon amie.
Mais au moins, cet événement eut-il pour effet de faire considérer certains d'entre nous ce que servir Dieu pouvait réellement signifier. Un jour, Paula, qui est maintenant ma femme, se rendit à 1'hôpital de la ville avec quelques amies à la recherche d'un emploi. Alors qu'elle attendait pour une entrevue, elle feuilleta des livrets religieux, et elle fut particulièrement attirée par 1'un d'entre eux qui était intitulé <<The Way of Life>> (Le Chemin de la Vie), écrit par James G. Wolfe. Les paroles de ce livret pénétrèrent profondément son âme. Elle le prit et me le donna. Arrivé à la troisième page, I'auteur énumérait toutes sortes de religions qu'il considérait comme des fausses routes, et je me rendis compte que selon lui, il ne me restait que très peu de vrais chemins à suivre, si ce n'est aucun. Alors, en dépit du fait qu un témoignage vivant dans mon coeur me disait que ce qu'il disait concernant la situation des églises dans le monde était vrai, je n'avais jusqu'alors encore jamais rencontré quelqu'un qui ait oser se lever et le déclarer à la face du monde. Je décidai donc d'aller voir cet auteur qui demeurait près de chez nous.
Peu à peu, cependant, cela commença à infiltrer dans mes pensées ce qui pourrait être la conséquence de tout cela, si cet homme détenait vraiment la vérité. Que cela signifierait-il pour moi? Le germe que Dieu à semé dans les profondeurs de mon âme (et je suis convaincu qu'il est présent dans 1'âme de tout homme) me fit réaliser que le fait de posséder la vérité me ferait tout perdre, y compris ma vie.
Je pouvais certes envisager de devenir religieux, mais i1 me semblait que cela serait au dessus de mes forces de livrer ma vie d'une façon si totale, de devenir un homme saint et pur et de ne plus céder au péché.
Après dix jours environ de lutte intérieure, mon désir de vérité finit par gagner. J'annonçai à plusieurs membres de la communauté que j'irais vois Mr.Wolfe plus tard dans 1'après-midi et qu'i1s étaient les bienvenus s'ils étaient intéressés.
J'espérai en secret que nous trouverions un homme barbu, genre hippie, portant des colliers autour du cou et des sandales aux pieds. Il aurait été facile pour moi de rejeter un tel homme. Mais à ma grande consternation, il n'était pas du tout ainsi. Au lieu de cela, un homme sobre, d'âge mûr, s'habillant modestement, vint ouvrir la porte. Il nous fit entrer avec bienveillance et au cours de la discussion qui se tint cet après-midi-là, j'entendis pour la première fois de ma vie 1es paroles de la vérité. Les mots convaincants prononcés à mon âme furent <<Je n'ai rien à vous offrir, si ce n'est une croix.>>
Avec ces mots commença la lutte finale. Céderais-je ma vie à Dieu pour ne plus être mon propre maître ou finirais-je par enfouir ce sujet au fond de mon esprit pour échapper au jugement de Dieu? Je voyais clairement qu'il était en mon pouvoir de décider. Et si cette précieuse femme, Paula, n'avait pas cédé devant la puissante et convaincante présence de Dieu, me forçant à prendre une décision, j'aurais sans doute péri pour 1'éternité. Je rassemblai assez de courage pour aller à 1'une des réunions religieuses des Friends of Jesus Christ (Les Amis de Jésus-Christ) avec Paula. J'y allai vraiment dans 1'espoir que Dieu se manifesterait ouvertement devant moi. Mais mon coeur était toujours plein d'orgueil et moi, je ne montrais aucune humilité.
Rétrospectivement, je peux voir clairement pourquoi Dieu ne se manifesta pas comme je 1'avais espéré. Il est important de comprendre que si un individu choisissait de devenir hippie à cette époque-là, il était, avec raison, exposé au mépris et aux reproches des gens qui vivaient de façon décente. Donc, pour suivre cette façon de vivre, il fallait s'assumer soi-même en tant que plus <<hip,>> c'est-a-dire plus dans 1e vent que le reste de 1'humanité. Nous savions très bien à quoi nous en tenir. Nous avions réponse à tout. Tous les hommes étaient fous, mis à part nous-mêmes. I1 y avait donc, une dédaignable espèce d'arrogance que nous montrions en regardant de haut le reste de 1'humanité. C'était un système de défense visant à parer 1es reproches de la société, qui nous laissait libre de continuer à vivre de manière hédoniste. De cette façon, lorsque j'arrivai à la réunion ce matin-là, bien qu'étant tremblant de peur, j'avais pourtant cette arrogance d'esprit et je croyais que Dieu serait si heureux qu'I1 me prendrait dans Ses bras, d'une manière ou d'une autre, merveilleusement et puissamment. Quel fou j'étais et comme mon esprit était obscurci. Le Père n'avait aucunement I'intention de me servir de cette façon. Au lieu de cela, I1 avait prévu pour moi une route entièrement différente. Bien que le Seigneur ne se manifestât pas à moi ce jour-là, I1 se montra puissamment à Paula et elle se livra à Lui pour le salut de son âme.
Cet après-midi là, les Wolfes nous invitèrent à dîner. Alors que j'étais assis à table, je pus sentir le changement intérieur qui s'opérait en Paula et la satisfaction qu'elle ressentait. Mais moi, j'étais encore en dehors de tout cela, comme à 1'écart. Ce que Mr. Wolfe me dit cet après-midi la marqua le début de 1'humilité dans mon âme, ce qui était essentiel pour que je puisse me convertir. Au cours de notre conversation, il me dit simplement ces mots: <<Vous ne pensez pas que vous soyez digne de 1'enfer, n'est-ce pas, Jimmy?>> Ces mots me prirent au dépourvu. Je n'avais pas réellement considéré la question en profondeur. Mais soudain, j'eus à 1'esprit tous les péchés que j'avais délibéremment commis envers Dieu, alors que je savais au fond de mon âme qu'ils étaient mauvais et méchants. Et bien que j'eusse pris conscience de cette réalité, je ne savais toujours pas comment je pourrais obtenir le salut de mon âme.
Le jour suivant, le lundi 18 décembre 1972, je conduisais sur une route de campagne enneigée, à New Sharon, dans le Maine. J'étais misérablement triste, parce que Dieu ne s était pas manifesté devant moi aussi puissamment que je 1'espérais. Une fois de plus, des profondeurs de mon âme, j'implorais Dieu de me donner un signe pour me montrer que ceci était vraiment le chemin de la vérité, que ces gens, les Amis de Jésus-Christ étaient vraiment Ses enfants. Alors, à ces conditions, je confesserais devant Dieu que je méritais l'enfer et je me céderais à Lui. Alors que je continuais à suivre cette route, n'ayant reçu aucune réponse, je perdis courage et commençai à penser que tout ceci n'était qu'une pure supercherie. Si Dieu existait vraiment, I1 ne paraissait pas entendre les prières des êtres humains. Tout à coup, alors que j'avais justement 1'esprit perdu dans ces pensées ténèbreuses, 1'auto que je conduisais fit un tête-a-queue sur la route sans aucune raison apparente. La voiture tourna lentement sur la route et je vis que je me dirigeais vers un arbre sur le côté gauche de la route. Juste avant que la voiture ne frappât contre 1'arbre, je fermai les yeux et poussai un cri à 1'intention de Dieu. Le pare-chocs gauche de la voiture heurta 1'arbre. Je restai assis pendant un moment en silence. J'étais finalement et complétement à bout à cause de ce coup final que Dieu m'avait porté. J'étais perdu, humilié et brisé. Assis là, en silence, la voiture écrasée contre cet arbre, je regardai à gauche et vis un écriteau attaché à un arbre près de moi: <<Chasse interdite, défense d'entrer.>> Je fondis en larmes. Levant les yeux vers le ciel, je dis à Dieu: <<Je ne peux plus continuer ainsi, veuillez m'accepter>> et je livrai entièrement ma vie à Dieu, pour toujours.
A cet instant, pour la première fois de ma vie, je sentis la réelle présence de Dieu, qui pénétra mon âme et je sus qu'I1 m'acceptait. Le Seigneur m'avait donné un signe: <<Ne chasse plus la vérité, je te défends de m'offenser.>>
Cette présence intérieure commença à croître au fond de mon âme, comme une plante céleste et alla croissant durant la journée. Et Dieu, le Dieu vivant commença à me parler et à diriger ma vie depuis ce jour jusqu'a aujourd'hui. Grâce à cette forte présence en moi, appelée la grâce de Dieu, je 1'emportai sur le péché et gagnai pleine assurance quant à mon bien-être éternel.
Et maintenant, comme je grandis en Dieu, et que je Le connais mieux, les mystères de la vie s'ouvrent devant moi. L'homme fut crée par Dieu pour Son plaisir afin que 1'homme puisse Le connaître, L'aimer et Le servir, afin que 1'homme puisse arriver à 1a connaissance bienfaisante de Sa présence, qui offre la délivrance des folies coupables du monde actuel, et afin que 1'homme puisse avoir le repos, la paix et la joie éternelle pour son âme.
Cette vie n'est rien de plus, rien de moins qu'une lutte, un combat, une épreuve. L'homme trouvera-t-il Son créateur et 1a délivrance du péché? se réconciliera-t-il avec Lui ou continuera-t-il dans la folie de son esprit obscurci? Le témoignage de la pureté, de la sainteté, et de la majesté de Dieu est à 1'intérieur de 1'homme. On peut choisir de poursuivre la voie que suggère ce témoignage ou choisir de continuer à vivre dans 1'aveuglement, sans vouloir se conformer aux sollicitations de Son Créateur.
Ami, dis-moi, que feras-tu?